Nicolas Michaux

Nicolas Michaux

Ouvert aux quatre vents d’une inspiration guidée par les rencontres et les voyages, le premier album du Belge Nicolas Michaux est une collection de chansons pop. Mélodies addictives, arrangements originaux et délicats, Nicolas Michaux navigue du français à l’anglais avec une égale facilité, séduit et surprend. Si on peut leur trouver des parrains (George Harrison, Neil Young) et leur deviner des cousins (Dominique A, Mac DeMarco, Florent Marchet), l’écriture et l’esprit qui ont guidé Nicolas Michaux sont profondément personnels et singuliers.

Nicolas Michaux est né en 1984 à Liège, en Belgique. Son premier album, À la vie à la mort, raconte une histoire de voyages et de rencontres, de temps apprivoisé pour enregistrer à son rythme. Mais il y a aussi une préhistoire, celle du groupe Eté 67, dix ans d’une belle aventure de jeunesse, marquée par deux albums d’un rock énergique et racé. À l’hiver 2012, il est temps de passer à autre chose, à d’autres horizons. Ceux du Danemark, d’abord, où Nicolas vit pendant une année. Avec une guitare acoustique, un clavier Casiotone et du matériel rudimentaire, il y enregistre une série de prises solitaires et artisanales qui seront l’ossature de son premier album.

C’est avec une douzaine de chansons qu’il rentre en Belgique. Non pas à Liège mais à Bruxelles, dont l’environnement créatif lui convient parfaitement. Autour de Nicolas, une équipe prend forme : le bassiste écossais Ted Clark et le batteur Morgan Vigilante ; Pierre Van Braekel (manager de Girls in Hawaii) ; Grégoire Maus (éditeur des disques de Stanley Brinks), qui le conseille et l’approvisionne en découvertes ; Julien Rauïs (ingénieur du son et DJ bruxellois), qui va coproduire l’album en construisant autour du matériau existant.

L’enregistrement va prendre la forme d’un voyage : une série de six sessions organisées dans des maisons qu’on prête au groupe, dans la campagne bruxelloise. Parmi les quinze titres peaufinés, le choix des morceaux qui figurent aujourd’hui sur À la vie à la mort répond à une logique simple : Nicolas a gardé les plus beaux moments, les meilleurs souvenirs. Chaque chanson est comme le témoignage des conditions de son enregistrement. Des gens se sont réunis, il s’est passé quelque chose.

Le premier morceau achevé est aussi celui qui ouvre l’album aujourd’hui : le bien nommé Nouveau Départ. Son clip est un montage d’images d’archive, qui raconte un peu de la vie des gens dans la banlieue industrielle de Liège dont est originaire sa famille : l’usine la semaine, les danses folkloriques le week-end. Nicolas n’a connu que les ruines de ce monde, un paysage post industriel dont la grandeur est passée. Cette dimension marque profondément le disque : il faut continuer à vivre après la destruction (“We keep dancing on the wasteland/Dreaming of a new start”), chercher l’espoir, la douceur, la dignité.

Cette recherche nourrit chacune des dix chansons de ce premier album, quel qu’en soit le registre : pop synthétique (Le Ciel, À la vie à la mort), chanson (Croire en ma chance), ou rock poisseux (Avec Vous, Si Tu Me Laisses).

Les Iles Désertes, dont les presque 8 minutes s’épanouissent au cœur de l’album, est le témoignage du processus d’enregistrement de l’album, profondément collectif. D’abord conçue comme une maquette très folk, elle a pris une tout autre forme après la rencontre avec Julien Rauïs, qui y a insufflé sa passion pour la soul des années 70 et le funk des années 80. Construite sur une longue boucle de basse et de batterie, elle est faite d’ajouts successifs, avec notamment un impressionnant solo de guitare signé Clément Nourry.

La chanson Part Of No Part est née bien différemment. Elle est le fruit d’une autre rencontre : lors d’un séjour à Kinshasa, Nicolas se lie d’amitié avec le jeune guitariste Rodriguez Vangama. De passage à Bruxelles quelques mois plus tard, Rodriguez a quelques heures devant lui, mises à profit pour enregistrer un morceau que Nicolas a fini pour l’occasion : Part Of No Part est bouclé en trois heures, guitares, basse, batterie, marimbas et congas compris.

L’alchimie unique de ce morceau est à l’image d’un album qui accueille à bras grands ouverts les amis et les influences. À Timber Timbre, Nicolas Michaux emprunte son goût pour une certaine économie d’arrangements, à Gainsbourg ou Bertrand Belin une pratique agile et musicale de la langue française, au Paul McCartney du début des années 70 l’intimité des prises de son. Pour cela, les parties de batterie ont été enregistrées dans des petites pièces sans trop de réverbération. Une démarche artisanale que Nicolas a reconnue avec joie dans le travail de cousins américains comme Mac De Marco ou Unknown Mortal Orchestra, qui concilient un travail de laborantin et un son efficace et ample. Une certaine idée de la modernité, simple et chaleureuse.