Tchewsky & Wood

Tchewsky & Wood

Figure de la scène rennaise, on a vu le batteur et compositeur Gaël Desbois aux côtés de Miossec, Laetitia Shériff, Olivier
Mellano (Mobiil), Santa Cruz ou Dominic Sonic, mais aussi à la tête de ses propres projets (le groupe Volgograd, ou Chasseur en
solo). Depuis une douzaine d’année, il s’est aussi régulièrement investi dans la création musicale de nombreux spectacles de
théâtre (pour Hervé Koubi, Nadia Xerri-L, Christophe Piret, Sandrine Roche, Arnaud Stéphan…).
C’est d’ailleurs sur un plateau de théâtre qu’il rencontre la comédienne Marina Keltchewsky début 2015. Elle vient d’une famille
de musiciens dont les origines russes et tziganes ne sont pas les seules explications à son identité singulière, puisqu’elle a vécu
en Yougoslavie, en Russie, au Maroc, en France et en Argentine (excusez du peu, surtout vu son jeune âge). Elle a grandi avec
ce répertoire et cette culture familiale où on prend les instruments et on joue tous ensemble dès que l’occasion se présente,
maintes fois suivi son oncle qui l’emmenait chanter un peu partout, dès l’enfance. Formée à l’école du Théâtre National de
Bretagne (Rennes) sous la direction de Stanislas Nordey, c’est sans doute sa belle voix grave et sa connaissance de ce répertoire
tzigane, russe et balkanique, qui donne l’idée à un metteur en scène de lui faire rencontrer Gaël Desbois. Lui aussi se dit bien vite
qu’il tient là une perle à laquelle il faut trouver un écrin.
Ainsi naît Tchewsky & Wood, d’abord duo (on ne vous fait pas un dessin pour l’origine
du nom), avec l’idée de Gaël d’initier son alter ego à la batterie, une version réduite
laissant à Marina la liberté de chanter en jouant, tandis qu’il se charge des machines,
le côté viscéral de la percussion en parallèle donnant au duo une incarnation
immédiate. C’est seulement début 2017 qu’ils recruteront le guitariste Maxime
Poubanne, afin de donner sur scène l’ampleur qu’elle mérite à leur musique. Une
ampleur bien vite remarquée puisque Marquis de Sade choisit Tchewsky & Wood
pour ouvrir le concert surprise marquant sa reformation en septembre dernier, belle
reconnaissance du groupe mythique sans lequel Rennes et ses TransMusicales ne
seraient peut-être pas tout à fait les mêmes…
Sans avoir anticipé d’être ainsi adoubés par leurs glorieux ainés, ni avoir forcément tout pensé en amont, Tchewsky & Wood
inventent ensemble un rock aux accents électroniques, technoïdes, cold-wave ou punk. Une énergie primaire, brute et
lumineuse qui prend aux tripes. Incantations, chants, mantras et scansions gravent la géographie intime de la voix de Tchewsky
& Wood. Les titres sont créés sur les compositions de Wood par Tchewsky qui en improvisant des textes en russe, anglais,
français ou rromani, laisse sourdre des souvenirs et des sensations qui souvent la surprennent elle-même. Elle n’hésite d’ailleurs
pas à garder certaines imperfections de langage, car c’est ainsi que s’imposent les phrases et les souvenirs, qu’ils prennent vie :
ils inventent une tour de Babel rêvée, où les sonorités des mots et de la musique font traverser le temps et les frontières.
Lion (in a soviet zoo) dès son titre résume à lui seul la belle puissance d’évocation de Tchewsky & Wood. Sur une boucle à l’effet
addictif immédiat se déploient à la fois une musique aux développements rythmiques tentaculaires, et un récit dont le timbre
suffit à faire son effet pour qui n’en comprendrait pas les paroles. Don’t buy a ticket for the zoo / if you want to travel deep into
the jungle, l’avertissement est clair.
Peu importe d’ailleurs que le non-russophone ne saisisse rien au sens des mantras qui ouvrent Amazon ou jalonnent Nie
Platchtie, on se laisse aller à une fascination qui nous perd dans ses méandres. On commence à comprendre avec Love She Said
la manière dont Tchewsky & Wood construit le piège vénéneux dans lequel il entraine l’auditeur, lui laissant ce qu’il faut de
guide mélodique au milieu des éléments textuels et rythmiques se répétant et se combinant à l’infini. I was your glass / Now I’m
your wine : le final Robin Redbreast résume finalement assez bien le tour de magie noire qu’opèrent les rennais avec ce Chapter
One aux allures de nectar cold wave. Délicieux venin.
Figure de la scène rennaise, on a vu le batteur et compositeur Gaël Desbois aux côtés de Miossec, Laetitia Shériff, Olivier Mellano (Mobiil), Santa Cruz ou Dominic Sonic, mais aussi à la tête de ses propres projets (le groupe Volgograd, ou Chasseur ensolo). Depuis une douzaine d’année, il s’est aussi régulièrement investi dans la création musicale de nombreux spectacles de théâtre (pour Hervé Koubi, Nadia Xerri-L, Christophe Piret, Sandrine Roche, Arnaud Stéphan…).

C’est d’ailleurs sur un plateau de théâtre qu’il rencontre la comédienne Marina Keltchewsky début 2015. Elle vient d’une famille de musiciens dont les origines russes et tziganes ne sont pas les seules explications à son identité singulière, puisqu’elle a vécu en Yougoslavie, en Russie, au Maroc, en France et en Argentine (excusez du peu, surtout vu son jeune âge). Elle a grandi avec ce répertoire et cette culture familiale où on prend les instruments et on joue tous ensemble dès que l’occasion se présente,maintes fois suivi son oncle qui l’emmenait chanter un peu partout, dès l’enfance. Formée à l’école du Théâtre National de Bretagne (Rennes) sous la direction de Stanislas Nordey, c’est sans doute sa belle voix grave et sa connaissance de ce répertoire tzigane, russe et balkanique, qui donne l’idée à un metteur en scène de lui faire rencontrer Gaël Desbois. Lui aussi se dit bien vite qu’il tient là une perle à laquelle il faut trouver un écrin.

Ainsi naît Tchewsky & Wood, d’abord duo (on ne vous fait pas un dessin pour l’origine du nom), avec l’idée de Gaël d’initier son alter ego à la batterie, une version réduite laissant à Marina la liberté de chanter en jouant, tandis qu’il se charge des machines,le côté viscéral de la percussion en parallèle donnant au duo une incarnation immédiate. C’est seulement début 2017 qu’ils recruteront le guitariste Maxime Poubanne, afin de donner sur scène l’ampleur qu’elle mérite à leur musique. Une ampleur bien vite remarquée puisque Marquis de Sade choisit Tchewsky & Wood pour ouvrir le concert surprise marquant sa reformation en septembre dernier, belle reconnaissance du groupe mythique sans lequel Rennes et ses TransMusicales ne seraient peut-être pas tout à fait les mêmes…

Sans avoir anticipé d’être ainsi adoubés par leurs glorieux ainés, ni avoir forcément tout pensé en amont, Tchewsky & Wood inventent ensemble un rock aux accents électroniques, technoïdes, cold-wave ou punk. Une énergie primaire, brute et lumineuse qui prend aux tripes. Incantations, chants, mantras et scansions gravent la géographie intime de la voix de Tchewsky & Wood. Les titres sont créés sur les compositions de Wood par Tchewsky qui en improvisant des textes en russe, anglais, français ou rromani, laisse sourdre des souvenirs et des sensations qui souvent la surprennent elle-même. Elle n’hésite d’ailleurs pas à garder certaines imperfections de langage, car c’est ainsi que s’imposent les phrases et les souvenirs, qu’ils prennent vie :ils inventent une tour de Babel rêvée, où les sonorités des mots et de la musique font traverser le temps et les frontières.

Lion (in a soviet zoo) dès son titre résume à lui seul la belle puissance d’évocation de Tchewsky & Wood. Sur une boucle à l’effet addictif immédiat se déploient à la fois une musique aux développements rythmiques tentaculaires, et un récit dont le timbre suffit à faire son effet pour qui n’en comprendrait pas les paroles. Don’t buy a ticket for the zoo / if you want to travel deep into the jungle, l’avertissement est clair.

Peu importe d’ailleurs que le non-russophone ne saisisse rien au sens des mantras qui ouvrent Amazon ou jalonnent Nie Platchtie, on se laisse aller à une fascination qui nous perd dans ses méandres. On commence à comprendre avec Love She Said la manière dont Tchewsky & Wood construit le piège vénéneux dans lequel il entraine l’auditeur, lui laissant ce qu’il faut deguide mélodique au milieu des éléments textuels et rythmiques se répétant et se combinant à l’infini. I was your glass / Now I’myour wine : le final Robin Redbreast résume finalement assez bien le tour de magie noire qu’opèrent les rennais avec ce Chapter One aux allures de nectar cold wave. Délicieux venin.